© Ninoutita

Quelques uns ont leur anniversaire, d'autre foutent leur vie en l'air. Y'en a même qui font les deux à la fois.
Rien à voir entre ces deux faits, entre ces deux actes si ce n'est la consonnance, la rime facile, le profil bas devant le temps qui passe.
Indigestion d'ennui; j'ai dû trop me plaindre. Il faudra penser à tout remballer rapidement : les émois des mois passés, le moi un peu pourri de l'intérieur, la parole aigrie, enfin tout ce qui fait éternuer : le gros soleil lorsqu'on a trop été dans l'obscurité, la poussière sur le rebord de la cheminée sans oublier le vase envahi par les roses jaunes et fânées.
Et les nuages s'amoncellent sur le ciel assez bas, la nuit arrive comme une guillotine qui couperait court à tes infâmes rêveries. Je suis engourdie par la voix de Mathias Malzieu et par celle de Swell. Pendant que ma chienne, presque folle, imagine qu'elle est enceinte, j'me figure que mon vélux m'avale pour me recracher à Oslo, dans un quartier écolo, les maisons multicolores, le froid bazarde les sentiments et je n'aurais plus qu'à regonfler le pneu de ma bicyclette bleue pour me sentir légère.

La pluie a repris alors qu'hier c'était presque l'été. Le temps danse une valse à mi-temps.
Je me demande depuis combien de temps je me suis enlisée dans cette vase de laquelle je peine à me délivrer. Il faudra compter en mois, c'est sûr. Ou alors ne rien compter du tout, ne pas penser à l'asphalte morose quand on peut garder le silence en souriant doucement.
Ils sont nombreux à prendre la vie du bon côté. J'espère sincerement en faire partie malgré tout ce que je peux écrire ici. Ou au moins être de cette tendance-là. Être ce qui faut de niaiserie, d'insouciance. Il ne faudra pas associer la clairvoyance au pessimisme, ce serait devenir quelqu'un de réellement irréfléchi. Alors que d'autres diront le contraire, être heureux peut signifier être intelligent.
Mais je m'égare sûrement. C'est qu'à vrai dire, la vie est assez complexe mine de rien.