Je n'ai de cesse de tourner la tête
A gauche, à droite, sans trêve, rien me n'arrête
Une acide méfiance immobilise mon sang
Je manque de mouvement

Qu'il est beau ce ciel
Parcouru de milles nuages accélérants
Face à lui, je suis encore plus frêle
Que contre toutes les épaules de géants

J'aime dans l'ombre
Toujours,
Je m'attache
Le moindre détail me fait défaillir
J'ai tellement envie d'agir

Mais en vain, je succombe
Je reste plantée là, dans cette ombre
Écrasée dans mon lit comme dans une tombe
Qu'il y fait froid, qu'il y fait sombre !

Bientôt des rêves viendront me dévorer
Toute entière, je ne ferais rien pour les repousser
Alors ce seront d'autres bras, d'autres lèvres
L'inconnu ou l'ami, je me sens envahie par une fièvre

Le réveil difficile,
Prolonge la nuit excécrable
Le calme du jour, moins habile
Rend la nuit plus aimable

Cercle vicieux,
Prophétie
Tout pourrit
Sous mes yeux.



Je me suis brûlée à la flamme de la médiocrité mais j'ai vite fait de retirer mon doigt. Il ne faut pas tomber dans cette dévalorisation de soi constante sinon, qu'elle intérêt y'a-t-il à se lever le matin ? Aujourd'hui, je ne positivise pas, seulement, je ne me plaindrais plus avant d'être réellement face à l'échec. Toutes mes larmes sont versées pour des approximations du vrai et je vais finir par me déssecher. Je dis stop en prenant un départ. Pas un nouveau départ parce que je n'ai pas besoin d'une petite renaissance. Juste besoin de reprendre mes projets là où je les avais laissé, c'est-à-dire dans une obsession perfectionniste qui n'a fait que me décourager. J'ai cru être confrontée à une molesse doublée d'une paresse passagère mais pas du tout, j'étais seulement bête.
Je dis cela maintenant, sans en être tout à fait convaincu.
Mais cette centaine de nouvelles photographies n'est-elle pas la preuve que le moral va mieux ?
Toutes ces critiques lues à propos de Paranoid Park (génial) et de Sweeney Todd (décevant), ne prouvent-elles pas ma curiosité renaissante ?
Je lis à nouveau du Camus, Noces, et je suis amoureuse de cette sensualité mêlée de tellement de lucidité qui émane de la plupart de ses phrases.



L'idée que je me fais de l'innocence, c'est à des soirs semblables que je la dois. Et ces êtres chargés de violence, j'apprends à ne plus les séparer du ciel où leurs désirs tournoient.
Albert Camus, Noces.