Jesus, Etc...
© Ninoutita
Une plaie invisible ouvre ma bouche. Je n'ai pas la force de la panser ou même d'y penser.
J'ai croisé June aujourd'hui. Il semble souvent apparaitre lorsque je faiblis trop, me retenant de tomber dans un spleen trop calamiteux. J'essaie de refouler tout sentiment pour lui et pour l'instant cela fonctionne bien. Sauf que lorsqu'il ponctue son salut d'un léger pressement de main, toute mon espèce d'amour semble se déverser par des larmes. Alors il me plonge dans ses bras, je sens son parfum mélangé au froid envahir mes sens et je me laisse bercer par le bruit sourd de la rue. Je suis loin et ici en même temps, je suis simplement bien. Cette sensation ne dure que quelques secondes, parfois plus, puis je m'éloigne de lui.
(et c'est toujours moi qui déserre son étreinte et qui le regrette l'instant d'après).
Après j'ai le coeur serré et nous bavardons. Ce soir, nous avons surtout parler de moi, du pourquoi de ce pleur, du prochain voyage scolaire à Vienne, du rythme de la vie qui s'accélère et enfin je me suis sentie affreusement égocentrique alors j'ai voulu savoir une montagne de renseignements insignifiants sur son boulot. Toute cette conversation était pressée par le temps qui défile monstrueusement vite. Nous étions bousculés par des passants nerveux. Pourtant nous n'étions pas à un endroit gênant du trottoire. Je me sentais un peu victime, victime de l'énervement de la ville, victime de son charme. Beau. Il l'est tellement, avec son long manteau noire, sa barbe de quelques jours, ses yeux menthalo avec beaucoup de sirop ourlés de grands cils charbonneux, son sourire discret mais lumineux, ses grandes mains et son allure très élégante lorsqu'il s'éloigne de moi après m'avoir gratifier d'un aurevoir touchant.
On s'est dit qu'on irait au cinéma ensemble pour enfin parler d'un film vu par nos quatre yeux (pas d'hallucination de la part de mon cher lecteur s'il vous plait, je parle bien de ses deux yeux à lui et de mes deux miens, mais pourquoi j'explique des choses aussi inconsistantes ?).
On n'aurait pas dû se dire cela. Parce que j'ai bien entendu dans son ton de voix que c'était reparti.
Mais je fuirai, comme d'habitude, étant donné que je n'arrive pas à mettre mes mains devant les yeux. Je ne sais pas avancer à l'aveuglette alors je recule, c'est un fait bien singulier d'ailleurs puisqu'il me fait souvent désespérer.
J'ai croisé ce qui a été ma meilleure amie il y a deux ans. Depuis elle, j'ai une bien pâle définition de cette appellation.
Mais voilà, je connais une Jules-Jacques-Jordy-Julien-J'en passe qui a ravivé les couleurs de mon ciel d'amitié (super cucul la phrase).
Parce que si tu étais un garçon, Julien, tu serais le plus incroyable. Cette phrase ne suffira pas, je le sais parce que t'es bien le genre de personne qu'on ne peut pas résumer.
Longue à charger mais elle en vaut la peine.
Ecrit par ninoutita, le Lundi 14 Janvier 2008, 22:31 dans la rubrique Journal qui se veut intime .
Commentaires :
"Il l'est tellement, avec son long manteau noire, sa barbe de quelques jours, ses yeux menthalo avec beaucoup de sirop
ourlés de grands cils charbonneux, son sourire discret mais lumineux,
ses grandes mains et son allure très élégante lorsqu'il s'éloigne de
moi"
J'aime particulièrement le sirop, le mot "ourlés" (comme une idée de velours, je sais pas pourquoi), et l'allure élégante.
et puis "mon espèce d'amour".
Je comprends tellement ce que tu veux dire.
Enfin je crois.
Ce que j'adore, c'est lire entre tes lignes.
J'aime particulièrement le sirop, le mot "ourlés" (comme une idée de velours, je sais pas pourquoi), et l'allure élégante.
et puis "mon espèce d'amour".
Je comprends tellement ce que tu veux dire.
Enfin je crois.
Ce que j'adore, c'est lire entre tes lignes.
En un mot :