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Ne sont libres que les fous
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© Ninoutita


Je veux quelque lueur et pendant longtemps. La vie m'apparait comme morne et je déchante quotidiennement en découvrant un peu plus de cette neutralité déprimante qui enveloppe chacun de mes instants. J'ai beau passer des moments avec Julien-Jules-Javère-Jean-..., ils sont trop brefs.
Mais je pourrais rester de longues heures à accumuler cappucini et sirop de framboise à une table d'un café. Peut-être que j'y écrirais même une ou deux de mes pensées, trois ou quatre de mes rêves, qui sait ?
Ma seule distraction est de me perdre dans les rues de Strasbourg, d'y voir le jour s'éteindre et les lampadaires s'éveiller. Les lumières de la ville font parfois rejaillir un peu de bonheur dans mon coeur recroquevillé sur des faux-soucis. Mais ce n'est plus une histoire de vaines inquiétudes seulement une impression de ne pas savourer assez. Le temps file trop vite ou alors je ne sais sans doute pas profiter de son instantanéité. Au lieu de me morfondre devant cet écran, je devrais travailler, lire, photographier, je ne sais pas moi, faire quelque chose de plus créatif et constructif. Mais je suis engluée dans une routine qui lorsque je la contemple muettement, me semble à la limité du désopilant.
Métro-boulot-dodo.
C'est un cercle vicieux qui nous mange tout cru et dont on met longtemps à se débarasser. Il me colle à la peau, un peu comme Romain finalement.
J'en arrive à comparer mon amour à une idée, un concept abstraits. Aussi désopilant que ma routine.
En sortant du bus, j'aurais bien couru jusqu'à ce fameux arbre tortueux et penché sur le Rhin Tortue comme l'est un élève studieux sur ses cours. J'y serais montée, embarassée par ma robe et mon sac, et une fois bien assise sur le tronc, j'aurais lancée mes jambes, les laissant vagabonder au-dessus de l'eau déjà noire à cette heure-ci. Et au lieu de refouler des larmes de rien, j'aurais pleuré beaucoup en souriant une fois vidée de toute cette grisaille enfouie sous mes paupières et jusque dans mon coeur.
Alors je serais repartie sautillante mais nostalgique de toutes ces après-midi d'été passées avec Bastien dans la rivière glacée puis dans l'ombre tiède de l'arbre. Notre arbre.
Il y a une période de ma courte vie qui semble à des années lumières d'aujourd'hui. Quand l'insouciance mêlée d'une amitié passionnelle me donnait assez d'énergie pour me gondoler toute une journée dans le champs fraichement labouré.
Mais ce soir, l'air est humide et il fait froid. Je n'ai plus de contact avec Bastien et Quentin n'est plus de ce monde.
Heureusement, des gens nouveaux sont venus éclairer ma vie et il faut que j'en profite le plus possible.






Ecrit par ninoutita, le Mercredi 9 Janvier 2008, 20:54 dans la rubrique Journal qui se veut intime .

Commentaires :

Perfect-plank
Perfect-plank
10-01-08 à 10:20

Ma belle, le temps file vite et pour rattrapper sa course il nous faut filer plus vite que le vent. L'instant parait toujours trop court, ou nous trop lents pour le saisir ; à peine tentons nous de le toucher du bout des doigts qu'il s'enfuit déjà... Mais la mémoire, elle, photographie la sensation, et l'impression reste en faisant partie de nous... Forts de cela nous saurons que l'instant ne doit pas être figé, et que c'est son caractère intangible qui le rend si précieux...
Et puis, reste votre arbre, cet arbre de tous les possibles...


 
ninoutita
ninoutita
10-01-08 à 18:04

Re:

Cet arbre de tous les possibles mais qui semble avoir perdu un peu de sa vie et qui est plongé dans une profonde solitude depuis pas mal de temps déjà. Un déménagement et une mort ont tu notre amitié.