© Ninoutita

Et effleurer le ciel un peu comme si c'était la dernière fois. Mais le tourni reprend, plus violent encore, une nausée l'envahie, elle vogue entre inconscience et rêves, rien de concret, elle ferme les yeux, peine à les rouvrir et quand ses paupières laissent place à la lumière froide de l'aube, ce sont plusieurs corps îvres morts qui lui sautent à la vue. C'est à n'y rien comprendre, ce manque de moral palpable dans chaque esprit jeune. A peine voudrait-on tout envoyer promener, c'est une odeur doucâtre qui nous prend la gorge et nous cloue à ce canapé déjà très occupé. Alors c'est complétement avachie sur un coussin qui ressemble à une cuisse en jean's qu'elle tamponne le bout de ses doigts sur la table pour recueillir quelques miettes d'un je ne sais quoi un peu douteux, mélange entre des fragments de sucre glace et des cendres de cigarette à moitié fumer. Elle suçote béatement ses doits en regardant sans les voir les corneilles brillantes s'envoler dans les cieux immaculés.
Elle sursaute parfois et rit silencieusement, calfeutrée dans des blagues solitaires. Elle se rappelle les araignées du matin, chagrin et puis les araignées du soir, espoir. Cependant rien ne vaut le bons petits déjeuner pris assez tôt dans la matinée, vers huit heures passée, le soleil qui éclaire faiblement la cuisine tandis qu'elle trempe une tartine de confiture dans un chocolat tiède. Mais aujourd'hui, le petit déjeuner ne ressemblera pas à ceux-là, il sera pris entre des bouteilles de vodka vides et un cendrier plein, entre un oeil cerné et une bouche pâteuse. Aujourd'hui sera comme tous les hiers qu'elle a vécu, un peu maussade. Pourtant elle aime cette ambiance grise. Elle l'aime mais jusqu'à quand ?
Bientôt ce ne sera plus les mêmes gens, bientôt elle ne rira plus comme maintenant, bientôt elle aura mûri peut-être.



Bonne année 2008 à toutes et à tous.