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Hola Bernardo...
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© Ninoutita

Il fait beau.
Un vague cauchemar à l'allure de pur sang ténébreux trotte encore dans ma tête. Je fredonne un mélodie ensoleillée ...ay tu primo colorado...la lala tout en pédalant péniblement sur ma byclette aux roues à moitié dégonflées. Un vent fort me frappe le visage mais mon sourire remonte jusqu'à mes oreilles. Les joues rouges, les yeux plein de larmes de vent, j'arrive enfin en ville. Je suis entrain d'attacher ma jolie et vieille byclette rose à un poteau quand je sens de grandes mains se poser sur mes épaules. Un petit frisson agréable me parcourt car je sais à qui appartiennent ces mains. Je sais. Je me retourne, un sourire extra-large sur mon visage un peu en sueur. Il me dit que je suis folle d'être venue en vélo de chez moi jusqu'ici. Je lui réponds que je suis peut-être possédée par une folie douce. On rit et puis on se perd au hazard dans un bar près d'une placette. June a mis un vieux blouson en jean's et un de ces t-shirts noirs avec un col en V assez plongeant. Pas décolleté non plus, bien sûr, mais juste assez pour laisser vagabonder mes désirs. Il a une barbe de quelques jours et son parfum me rend îvre. Nous parlons de tout, de lui, de moi, de cinéma. On se raconte quelques anectodes croustillantes, on se perd dans des affabulations sirupeuses à propos de Damon Albarn. Et je sirote un sirop de mûre en pensant à ce mur d'années qui nous sépare. De temps en temps, je sens son genou effleurer le mien mais je ne frisonne pas, je profite seulement. Je ne me fais plus d'idées parce que je préfère en rester là. A cette douceur feutrée qui nous enlasse quand nous sommes tous les deux. Quand ses iris vertes semblent infiniment profondes. Quand sa main est à la portée de la mienne. Quand je sens qu'on s'aime incestueusement. Oui, incestueusement sans liens de sang. Je me suis même fait la réflexion que si ma soeur venait à passer par là, je n'aurais rien à me reprocher. Elle serait sûrement étonnée de me voir là, assise enface du meilleur ami de son meilleur ami, à discuter, à rire, à se faire des confidences.
Elle a été agréablement surprise quand je l'ai interpellée alors qu'elle passait à côté de notre petite table ronde pour se rendre aux toilettes du bar. Ma soeur a ri de me voir là, dans son bar préféré. Elle a été presqu'agréablement surprise de me voir avec June. Nous avons feint de nous être rencontrés par hazard. Puis, elle nous a proposé de se joindre à elle et ses amis qui étaient entrain de chanter et faire de la guitare sur la placette. Tout cela pour les adieux de Monsieur LadyBird qui s'en va aujourd'hui à Hambourg. Elle est retournée les rejoindre et je suis restée avec June pendant quelques minutes. Il a dû partir. Il a déposé un timide baiser très bas sur ma joue gauche en chuchotant qu'il aimait passer du temps avec moi. Alors j'ai réalisé. Peut-être les quelques rares personnes qui me lisent vont vouloir me tirer très fort les oreilles et me dire que je suis trop bête. Je sais que je suis un peu trop complexe mais j'ai réalisé.
J'ai rejoint ma soeur et ses amis. Nous avons passé une heure sur la placette à jouer les quelques accords de Hotel California, de Lemon Tree et ma soeur a joué une ou deux de ses propres compo. J'étais parfaitement heureuse, en harmonie avec la joie un peu triste, à cause du départ de M. LadyBird, qui se dégageait de notre regroupement.
"haha vous trouvez pas qu'on dirait un regroupement de hippies" a dit M. LadyBird.
Effectivement !
Après s'être séparés de quelques personnes, ma soeur, M.LadyBird, la québecoise, la fille aux dents du bonheur et à la veste rouge vive, A., son petit ami et moi sommes allés dans le même bar où j'avais passé trois heures et demi avec June. On a commandé des bières, une faro, une kriek, de la Belgique en bouteille donc, et on a bu au départ de M. LadyBird, à sa peut-être nouvelle vie mais surtout à son retour dans un an. J'ai discuté presque tout le temps avec M. LadyBird de Devendra Banhart qui a annulé son concert en Novembre (!!!)(mais qui vient finalement en Mai et qui est remplacé par Andrew Bird !!!), on a chanté tout haut Carmensita,
Ay tu primo colorado
Con barba camburada
Y lleno de ballena
Inclinadose al sol
Ay tu rayo de luz roja
Besando nuestra boca
El beso que te sopla
Sabe a Pampero
Ay tus tres ojos lunares
Extraterrestriales
Entran quando sales
Por eso no se ven
Ay tu barba colorada
Traviesa y rebelde
Me afeito con espada
Pero devuelve
LA LA LA LA

on a bu dans le verre de l'autre, il m'a racontée que sa petite soeur réparait des tandems, qu'elle faisait du tricot, j'ai trouvé ça super coule, on s'est gondolé, on s'est re-gondolé, on s'est re-re-gondolé et à la fin on avait tous les deux les yeux plein de larmes de rire, de joie, d'ivresse.
Parce que j'avais réalisé. Réalisé que pour aimer quelqu'un complétement, il fallait rire, il fallait être complétement à l'aise et que je ne l'étais pas vraiment avec June, qu'il lui manquait un peu de loufoquerie, un grain de folie, alors à quoi bon se perdre dans une relation compliquée, quasi-interdite et impossible ?
Surtout quand on a seize années et qu'on n'est pas pressé.
Ecrit par ninoutita, le Samedi 29 Septembre 2007, 18:18 dans la rubrique Journal qui se veut intime .

Commentaires :

inconsciente
inconsciente
29-09-07 à 23:14

Le grain de folie, c'est essentiel.
Surtout avec toi :)