© Ninoutita
Abd al Malik me fout des frissons. Ca va et ça vient, ça me parcourt l'échine d'un seul coups. Un rien, une phrase, un mot m'éblouit.
Il y a les alarmes de début de mois qui résonnent au loin. On avance par petit tas, pas à pas, enfermé dans nos têtes, les yeux à demi-ouverts sur le monde, plutôt vers le ciel que vers les autres. On a tous l'impression qu'on a sauté une saison. Passés direct de la fin de l'été au début de l'hiver, nous sommes désorientés. Parce qu'il n'y a plus d'saison ma bonne dame. Je vois déjà les mois défilants puis le nouvel été arrivant. Les jupes qu'on ressort, le chapeau de paille rongé par la seule mite qui a survécu à son ennemi toxique, même si au fond les mites, ça ne mangent pas de pai(n)-lle non ? Mais on s'enfout, on veut des prétextes pour ne pas avouer qu'on trouvait ça plus classe le chapeau de paille laminé. Et puis ce trou est bien accomodant, on peut y enfiler une petite fleur des champs. On répondra aux curieux qu'on vient de la cueillir bien qu'on habite un chic appart du centre ville. Et puis on ira manger des sushis très chers en prenant notre vieille mobylette pétaradante. On sera beau les cheveux au vent, le vent dans les yeux, les yeux larmoyant.
Pourquoi faut-il qu'on pleure à chaque fois ?
Est-ce les autres qui nous provoque ce chagrin perpétuel ?
Les autres. Encore un texte d'Abd al Malik qui me touche beaucoup.