Le rythme de mon coeur s'accèlère. J'avais oublié comment ça fait d'entrer en scène. Les jambes de coton, le sang qui coule vite, peut-être trop, la respiration précipitée et ce sentiment de solitude. Après tout va mieux, on s'habitue aux formes sombres qui ont envahi le théâtre. Les mots viennent par eux-même au bord de mes lèvres tremblantes. Oui, ça c'est bien passé. Je ne suis tout de même pas vraiment convaincu de mes deux rapides prestations mais j'ai eu des encouragements. Alors que dire de plus ? Que mon pantalon a la couleur du gazon ? Que tes yeux avaient les mêmes reflets que l'eau lorsque se glisse le crépuscule ? Non. Je me sens vide depuis tellement longtemps. J'ai beaucoup de moments de pur bonheur mais malgré cela, je continue à essayer de comprendre ta disparition. Dès que je suis seule, je broie du noir allongée sur mon lit, les yeux plantés sur le plafond immaculé. Je cherche. En vain. Aucun éclaire de lucidité vient me toucher l'âme, je suis folle. Folle amoureuse encore et toujours. Un ami m'a dit qu'il y a un syndrome qui consiste à tuer le père. Moi, c'est l'ex. Je n'arrive pas à tuer l'ex. Il reste collé à moi. J'arriverais même presque à me figurer sa bouche contre la mienne. De temps en temps, quelquechose me dit qu'il est réellement mort. J'avoue avoir du mal à croire en cette horreur mais pourquoi pas ?

Non.