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Amer curaçao
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© Ninoutita
On s'était réveillé, des chocapics collés partout sur nos deux corps. On s'était gondolé, longtemps, jusqu'à ce qu'on parte prendre une douche. A peine douchés, on avait fini la bouteille de curaçao. Il faisait chaud, très chaud et comme Marguerite Duras et le campari, nous avions le curaçao. On se sentait un peu bourgeois sur les bords à siroter notre liqueur, tout en regardant l'horizon bleue de la mer. On se sentait amoureux. Et pour la première fois, je me sentais belle. J'avais des écorchures plein les jambes à cause de nos escapades dans les ronces, en plein milieu de la nuit avec une dixaine d'autres qui s'amusaient à se provoquer des comas itylliques ou idylliques à l'aide de diverses drogues et alcools. Moi, il me suffait de sentir ta présence pour devenir îvre. C'était si stupide. De temps en temps on plongeait dans une piscine glaciale malgré la chaleur environnante et on faisait de l'apnée tout en ayant la tête endehors de l'eau. Les baisers. C'était si puissant.

Et maintenant j'ai besoin de manger, des cheerios, des asperges crues, du caramel fondu, des haricots au chocolat, un sanglier frit, une violette fanée, un stupéfiant bleuté, une bonne dose de farine dans le nez, m'obscurcir les espérances, manger, manger, manger. Pour combler ce trou béant qui me déchire le coeur, quitte à devenir énorme. Je préfère encore devenir que dire des énormités.
Ecrit par ninoutita, le Jeudi 12 Avril 2007, 20:31 dans la rubrique Journal qui se veut intime .

Commentaires :

lesforainesbleues
lesforainesbleues
12-04-07 à 20:54

je ne sais pas s'il faut que je rie ou que je pleure
c'est ça que j'aime dans ta façon de dire les choses
joli ptit désert

 
ninoutita
ninoutita
12-04-07 à 20:55

Re:

A vrai dire, je ne sais pas non plus...

 
Naima
Naima
12-04-07 à 21:27

Ces souvenirs sont beaux malgré tout. Et ils sont là.

Tu retrouveras des raisons de rire pour de vrai, tôt ou tard.
Et si les souvenirs collent à la peau on apprend à vivre avec. Et on s'en fabrique d'autres, au fur et à mesure, on se construit sans cesse de nouvelles raisons de regretter un jour ces moments disparus. La douceur des jours heureux devient l'amer de ces temps enfuis.

Je te l'avais déjà dit, je connais ce vide et cette amertume, moi non plus je n'ai pas oublié mon été. Je ne sais pas pourquoi c'est si difficile.
Seulement je nous vois bien en vie là, écrire des mots, des maux. En vie. On dit que ce qui ne te tue pas te rend plus fort.
Et ça finit par être difficile à croire mais je suis persuadée qu'un jour oui, tu riras pour de vrai, quand ce mal ce vide cette amertume ne seront eux aussi plus qu'un souvenir. Aussi lointains que ceux qui te déchirent encore aujourd'hui.

Et dans 150 ans on s'en souviendra pas, de ce qu'on a aimé, de ce qu'on a perdu.
Alors souris.