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Qui sait ?
La lune luisante se reflétait dans la seine obscure. Un bruit sourd éclata soudain et l'on vit l'eau trouble qui palpitait. Dans les profondeurs, un coeur venait de s'éteindre.
La femme là-bas, celle avec la robe plus jaune que blanche, elle vous dirait qu'elle l'a vu l'homme dont le coeur s'est éteint.
Il a sauté d'un coup, son chapeau haute-forme s'est envolé au moment où ses pieds se sont décollés du sol humide. C'est qu'en plus, il pleuvait. Le genre de pluie sale qui s'écrase lentement sur les joues.
Peut-être que c'est pour cela que la robe est devenue jaune.

Qui sait ?

Le lendemain il y a eu ta photo dans les journaux mon amour. Une femme qui ressemblait comme deux gouttes d'eau à une putain a déclaré t'avoir vu. J'ai eu envie de l'étrangler mais que faire face à un bout de papier grisâtre ? Je t'aime mon amour. Mais je n'arrive pas à comprendre. Nous menions une vie agréable, notre passion était restée intacte et souvent nous allions nous divertir au théâtre ou encore enrichir nos connaissances aux musées. Dès que l'automne montrait le bout de son nez, tu arrivais à la maison avec un grand bouquet de colchiques. Les fleurs étaient resplendissantes et grâce à toi, j'arrivais à supporter la fin des beaux jours. Mon amour, j'espère que tu n'es pas dans l'obscurité. Tu aimais la lumière et dès que le ciel se couvrait un peu trop, tu allumais tous les chandeliers du salon si bien que j'eus plusieurs fois peur que tout brûle. Mais rien n'était aussi brûlant que mon amour pour toi. Et tu étais encore plus brillant que toutes les bougies rassemblées. Tu avais eu ton diplôme d'historien de l'art aisément et en ce moment même tu étais en pleine étude d'un portrait de Van Dyck. Je ne te l'ai jamais dit mais Maxence, mon frère, t'admirait énormément. Ta culture était énorme et ton sourire intelligent me rendait folle. Peut-être est-ce cette folie qui m'a poussée à faire cela. Ou peut-être que j'ai réalisé que les colchiques étaient des fleurs empoisonnées. Alors j'ai été folle de rage, tu sais mon amour, j'avais oublié de prendre ma pilule.
Je sais maintenant que cette femme était une putain, elle devait être trop occupée à faire autre chose pour ne pas avoir remarquée l'ombre qui t'as fait tombé dans la Seine.

Je t'aime mon amour.

Ta tendre.
Ecrit par ninoutita, le Mardi 21 Novembre 2006, 22:48 dans la rubrique Journal qui se veut intime .

Commentaires :

Jésus
22-11-06 à 20:10

Il parai qu' il n' y a plus d' espoire mais t' en fait pas la vie est belle ...

"Mon amour"... comme j' aime ces mots  ( trop rares)

Putain de texte ma nessmuth... o la la putain de texte... (j' ai bien aimé la referance a van dyck, en temps qu' parentis historienne d' art, bien entendu  !)

Kiki.


 
Blueyes
Blueyes
23-11-06 à 02:24

Quelle histoire... envoûtante... J'aime passer lire ici, il y a toujours un certain mystère quand on découvre un de tes textes...