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Si vous me rencontriez au détour d'une rue et que vous me demandiez comment je vais, je vous répondrais que cela fait plus d'une semaine que j'ai plongé la tête la première dans le vortex du tipex en forme d'Inès, qu'il m'a appelée hier soir, que je suis allée vendredi à une fête surprise chez Alex pour me consoler de ne pas avoir été à l'Ososphère.
Je vous dirais que même si je suis un peu paumée, je vais bien, qu'heureusement que Monk est là, que depuis hier j'ai envie d'hurler avec Mégot "en guerre contre les obèses !", que j'aime la vie mais pas celle de tous les jours et que pendant les vacances de Noël je vais peut-être m'en aller à Paris pendant un week-end avec Monk et Mégot.
Que j'aime Monk ET Mégot. Que celle que je prenais pour soeur n'est plus rien. Que je doute de plus en plus de cette relation à distance. Que je n'ai qu'une envie, c'est de sauter dans le premier train direction Bordeaux et le ramener par la peau des yeux jusqu'à ma ville, pour qu'il y fasse ses études et qu'il profite de moi. Même si je sais que jamais je ne pourrais faire cela, que jamais il ne profitera de moi. Parce que même s'il le voulait, mille kilomètres l'en empêcheraient.

Plus j'y pense et plus cela me parait impossible. Plus il m'appelle et plus ses paroles sonnent fausses. Alors je deviens parano, je pleure mais plus pour ma (vraie, pas l'autre fausse qui n'est plus rien) soeur qui me manque que pour lui qui me manque (moins).
Depuis quelques temps, je regarde les garçons sans les comparer à Lui, je ne culpabilise plus pour une parole de trop adressée à un vendeur mignon. Je ne suis plus l'amoureuse transie. Je suis celle qui aime de loin. Comme notre relation, finalement. Il est venu le temps des doutes, de la méfiance, de la culpabilité. Et je n'y peux rien.
Je veux l'aimer encore et encore. Accrocher ses yeux aux miens. Coller sa main à la mienne.
Je le trouve parfait. Il ne l'est pas. Mais je m'enfous. Je veux continuer mais en vain, la distance me rattrappe à chaque fois et je désespère.


Pardonne-moi. Je m'en veux déjà d'avoir posé tous mes états d'âme ici. J'aimerais tellement qu'ils soient totalement faux. Mais je ressens cela au plus profond de moi. Ca fait déjà plus de deux mois qu'on se connait et j'ai l'impression de ne t'avoir vu qu'une demi-seconde. Et là, je réalise que tout ce que je dis ne veut rien dire.


* Monk (à gauche) et moi.