Musicales et masculines
Ca y est, c'est fait. On pourra jamais revenir en arrière de toute manière. Alors si on vivait pour de vrai.
Voilà ma tête posée contre la fenêtre, mes yeux rivés sur le paysage qui défile à toute allure. Le soleil fait mine de se coucher. Puis revient, inlassablement.
Voilà ma tête occupée par Soleil. Je repense à ce qu'Il m'a dit. Et je doute...
Ailleurs j'entends des larmes s'écraser sur le bitume. Des larmes masculines et musicales. Et je me répète "elle a failli partir". Pour une fois je voudrais être près de Bastien pour le prendre dans mes bras, lui répéter que "non non, elle ne partira pas pour de vrai, ce n'était qu'une fausse alerte, elle va revenir, regarde elle revient déjà". Lui glisser également à l'oreille "je ne t'en veux plus, je t'assure" malgré les mains qui se crisperaient. Mais je pense que c'est un mauvais moment pour parler de nous deux alors que le coeur de celle qui l'a mis au monde ne bat qu'une fois sur deux.
C'est fou. La Mort nous entoure. Elle est partout.
Sous le chapeau du feu mari de cette vieille dame assise sur le banc usé.
Enroulée autour de l'alliance de ce veuf qui n'a même pas encore cinquante ans.
Allongée sur les cordes des chanteurs que nous écoutons.
Dans nos yeux et dans mon miroir.
Les gouttes de pluie n'écrasent même pas notre chagrin. Il reste là, comme une plaie grande ouverte, une douleur vive et aigüe qui revient par vague de larmes.
Prendre tout à la légère n'est pas une solution mais permet de se sentir plus libre.
Alors respire, respire et ait confiance en l'avenir. Rien n'est joué et par ce fait, tout est à gagner.
Imagine-toi plus tard, les cheveux couleur flocon, souffrant de quelques rumatismes. Imagine tes yeux qui pleurent sans que tu ne ressentes aucune tristesse et dis-toi que la vie est encore longue.
A qui dis-je tout cela ?
J'voudrais retrouver mon sourire du début des vacances. Mais il peine à revenir.
Ce soir ce sera peut-être la liesse générale. J'aurais déjà commander un autre sourire, histoire de pouvoir partager le bonheur générale.
N'empêche qu'on est ridicule. T'as vu ? On pleure, on rit, on crie, on saute de joie et on fait l'amour porté par cet amour du football.
Elle est belle notre France quand même. Malgré tous les problèmes, on s'y attache comme l'arbre l'est à ses racines.
On vibre ensemble lorsque le ballon rond entre en contact avec l'intérieur d'une cage en filet blanc.
Allez, je croise les doigts...
Ecrit par ninoutita, le Samedi 8 Juillet 2006, 20:53 dans la rubrique Journal qui se veut intime .
Commentaires :
Re:
Mes doigts ne se sont relachés qu'à la dernière seconde. Déjà les italiens couraient sur le terrain. Dégoutée mais bon, ils ont quand meme du mérite, on se foutait tellement d'eux, de leur âge, de cette vieille équipe ralentie.
Tout le monde oui, mais il y en a qui la prenne mieux que d'autres.
Merci de ton passage :)
Re: Re:
ca c'est vrai que certains vivent mieux la mort que d'autres! mais je pense (j'espère!) qu'on s'en remet tous un jour où l'autre. il faut juste laisser faire le temps et ne pas se renfermer sur soi même ! ce qui n'est pas toujours facile. et il faut surtout beaucoup de courage. je t'embrasse...
Nalyne
...et dommage... tes doigts croisés peuvent se relacher... on a perdu ... mais comme tu dis, on l'aime notre pays et cette défaite est belle tout de même, car qui croyait qu'on irait en finale ?!
... tu en dis long sur la mort, tu le dis d'une manière juste "Prendre tout à la légère n'est pas une solution mais permet de se sentir plus libre." ... c'est un passage douloureux mais tout le monde passe par là !!
courage...
*Nalyne*