Aux pages cornées
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Les soucis qui se frippent. Les quelques rides en plus sur leur peau ne sont qu'un peu moins d'espoir d'entrevoir à nouveau les êtres aimés. Pourtant le soleil continue de les éblouir faisant naitre dans leurs yeux voilés des larmes trop lourdes pour être portées. Toutes les têtes blanches qu'on aperçoit vers 18h30, heure de leur dîner, dans des maisons grises, fondent dans une solitude profonde. Abandonnés, livrés à des mains étrangères, ils se meurent à petit feu. Parfois, un Ange passe et ils semblent être les seuls à s’en apercevoir. Qu'on les traite de fou ou de p'tit vieux, peu importe, le tout serait de les aimer encore un peu. Malgré leur mémoire qui flanche, leurs radotages incessants, leur insupportable manie à nous faire la morale, leurs oreilles qui ne semblent pas nous écouter, leurs lourdes plaintes à propos de l'insupportable jeune voisine du dessous, de l'infirmière qui veut les empoisonner ou de leurs arthrite.
Cependant souvent ils nous étonnent juste avec leur rire qui résonne comme volètent les petits grains de poussière à la lumière du soleil. Rien qu'en racontant pour la première fois un vieux souvenir inconnu qui nous fait l'effet de la découverte d'un livre usé par le temps et aimé trop longtemps pour finalement être retrouvé au fond du grenier.
Dans leur tête nagent des images de leur tendre passé.
Et quelque fois ils confondent notre silhouette à celle de leur meilleure ami(e) de la petite école.
Quelque fois ils rient seuls en re-pensant aux folies faites à tous leurs anniversaires d’avant.
Mais quelque fois aussi ils pleurent en se souvenant qu’ils ont des enfants et petits enfants qui ne viennent jamais les voir.
Parce qu’au fond ils ne rêvent que d’une chose, vivre avec ce futur proche qui pourrait si aisément leur tendre la main.
Cependant souvent ils nous étonnent juste avec leur rire qui résonne comme volètent les petits grains de poussière à la lumière du soleil. Rien qu'en racontant pour la première fois un vieux souvenir inconnu qui nous fait l'effet de la découverte d'un livre usé par le temps et aimé trop longtemps pour finalement être retrouvé au fond du grenier.
Dans leur tête nagent des images de leur tendre passé.
Et quelque fois ils confondent notre silhouette à celle de leur meilleure ami(e) de la petite école.
Quelque fois ils rient seuls en re-pensant aux folies faites à tous leurs anniversaires d’avant.
Mais quelque fois aussi ils pleurent en se souvenant qu’ils ont des enfants et petits enfants qui ne viennent jamais les voir.
Parce qu’au fond ils ne rêvent que d’une chose, vivre avec ce futur proche qui pourrait si aisément leur tendre la main.
Ecrit par ninoutita, le Vendredi 5 Mai 2006, 21:00 dans la rubrique Journal qui se veut intime .
Commentaires :
Re:
Il me vient de la maison de retraite pas loin de chez moi. J'y suis allée de temps en temps malgré que je n'ai pas de parent là-bas, juste histoire de les voir. J'y allais avec une amie de mon quartier qui chante et ma guitare.
Ca faisait un peu bonne enfant mais au moins on leur donner un petit rayon de soleil.
J'admire ta maman de travailler avec les personnes agées, je pense que ça ne doit pas être facile tous les jours moralement et physiquement.
Je suis égalemet avide de souvenirs qu'ils racontent souvent d'un coups comme si c'était le repas qu'ils avaient mangé le diner dernier. Ca leur vient avec tellement de naturel qu'on ne peut pas s'empecher de les écouter jusqu'au bout, malgré les radotages. ;)
Ca faisait un peu bonne enfant mais au moins on leur donner un petit rayon de soleil.
J'admire ta maman de travailler avec les personnes agées, je pense que ça ne doit pas être facile tous les jours moralement et physiquement.
Je suis égalemet avide de souvenirs qu'ils racontent souvent d'un coups comme si c'était le repas qu'ils avaient mangé le diner dernier. Ca leur vient avec tellement de naturel qu'on ne peut pas s'empecher de les écouter jusqu'au bout, malgré les radotages. ;)
Jésus
06-05-06
à 14:11
Lien croisé
Juste une idée pas ce que je suis - Tout en nuances... : "Always on this site... Ma nouvelle mine de trésor.Des fois, je trouve que la vie nous joue des tours. Parce que le contenu de cet article, je le vis un peu tous les jours. Mais surtout hier. Où l'on a discuté autour de bougies de ce que fait ma maman et du comportement ingrat que peuvent avoir les enfants. Au moins, je sais ce que je ne ferais pas.Parce qu'hier, il y avait l'amie d'enface de ma maman. Que hier, j'ai appris qu'elle posait des lapins à mon papa. Au tout début de leur relation. "
Coucou toi.
Ca fait un moment que je n'étais pas repassée par là malgré que je continue mes écrits sur une autre planète.
Comment vas tu ?
Ton article est très beau, surtout qu'il racconte une situation vécue et décrite avec énormément d'amour et de sincérité. J'aime toujours autant ton écriture.
Biz
Ca fait un moment que je n'étais pas repassée par là malgré que je continue mes écrits sur une autre planète.
Comment vas tu ?
Ton article est très beau, surtout qu'il racconte une situation vécue et décrite avec énormément d'amour et de sincérité. J'aime toujours autant ton écriture.
Biz
Re:
il faudrait que j'aille voir un peu tes écrits sur l'autre planète ;)
Je vais bien... sans trop de bienitude si tu vois ce que je veux dire.
Tu ne peux pas savoir comme le mot sincérité m'a fait plaisir.
Merci !
bisous
Je vais bien... sans trop de bienitude si tu vois ce que je veux dire.
Tu ne peux pas savoir comme le mot sincérité m'a fait plaisir.
Merci !
bisous
ciorale
Je ne sais pas d'où il te vient cet article. Mais. Ces situations, je les vis au quotidien. Parce que ma maman travaille avec ces têtes blanches. Qu'elles déteignent un peu sur elle et que je suis obligée de lui rappeler plusieurs fois que oui... tu me l'as déjà dit. Parce que j'ai cette grimace de dégoût et cette incompréhension dans le regard quand c'est elle qui doit offrir les bouquets de fête des mères ou les brins de muguet. Parce que çà m'horripile que les enfants ne prennent plus la peine de traverser Paris -juste Paris- pour embrasser tendrement leurs parents sur le front. C'est un peu les rôles qui s'inversent. Et c'est sans doute le moment de leur retourner tout l'amour qu'ils nous ont donnés pendant nos premières années.
Peut-être aussi parce que je suis avide de ces souvenirs passés. Et que j'aime beaucoup dîné avec l'amie d'enfance de ma maman, entendre parler de sa rencontre avec mon papa. Et mêem qu'elle lui posait des lapins...
Enfin, je crois que je pourrais continuer longtemps... Mais j'approuve. Du début. Jusqu'à la fin.
Bonne nuit.