Hé, Euphorie, c'est quand que tu vas jouer un peu ailleurs ?
Parce que ça pèse au creux de la main, aux coins des yeux, au fond du coeur ce bonheur aigre doux qu'on ne peut partager qu'avec ses moules. Les Autres ne comprennent rien et dès que j'en parle, même qu'un tout petit peu, je suis hors-jeux. Les baisers du bassiste dans son micro, ses regards, la voix du chanteur, l'enthousiasme du violoniste, la batterie qui fait vibrer les baffles. les Tout cela. Carton rouge. Au suivant!
"C'est pas facile de savoir pourquoi"
J'ai relu je ne sais combien de fois mon article "Amours". Pour me replonger dans l'atmosphère et tremper dans la danse.
Les concerts ne me font pas tous cet effet là mais Louise Attaque, merde.


La rentrée a été difficile. Je me sens tellement différente des Autres. Je suis un peu la terroriste de mon bahut. Je sais bien que les gens m'apprécient un minimum mais j'ai le présentiment d'être perçue comme quelqu'un d'étrange. Par exemple sur le plan avenir. Je vais faire histoire des arts et les autres pensent que c'est horriblement soporiphique. Ils se rient un peu de moi.
Mais ce n'est pas un article pour hurler ma différence. Ce statut me plait presque étant donné que je me sens, à ce jour, incapable de sympathiser avec toute cette horde de faux-camarades.

Pourtant tout mon mardi n'a pas été sans lueur. Ma letpou, comme elle dit, m'a illuminée ma fin de rentrée.
On est allé s'assoir dans l'herbe sèche de la place de la République.
Avec elle j'ai pu parler de Louise Attaque. Elle aussi avait besoin d'en parler.
"Aaaaah le bassiste qui faisait des bisous à son micro !"
"AAaaaaaaaaaaaaah !"
"oh non, on a l'air de nunuches."

On a ri, beaucoup.
J'ai plein de paroles qui nagent dans ma tête. Il y a un endroit où stagnent celles de Gaëtan Roussel. Dans l'autre cohabitent celles de mes moules. Vivement samedi.