Le parfum doux de l'océan gris. Le snobisme drôle des planches. J'ai vu la ville de ma Rafi, les yeux la cherchant à chaque coin de rue. Une ville sympas mais avec un petit fond triste. Comme si elle se culpabilisait d'être en Normandie et de ne pas avoir les pieds dans l'eau.
J'ai été coupé du monde pendant une semaine, sans portable, sans internet et puis sans les amis. Ca fait du bien de vivre sans rien, juste entre ciel et terre, entre herbe et sable, entre terre et mer. J'ai le bout des ongles abimés à force de gratter le sable à la recherche d'un beau coquillage. Mes lèvres sont légèrement salées et j'ai encore quelques bulles de cidre brut qui chatouillent mes papilles.
Et puis j'ai vu la famille du coté de ma grand-mère paternelle. Une famille que j'aime beaucoup, qui souffre beaucoup et qui rie beaucoup, aussi.
Mais qu'il est bon de rentrer chez soi, un petit sourire collé à la bouche, la mélodie du tonnerre au loin.

Hier, la journée fut belle. Les pommiers faisaient sortir leurs belles grandes fleurs roses et le soleil réchauffait l'atmoshpère. J'écoutais Raphaël, les pieds gouttant une dernière fois aux vagues salées pendant que ma grande grande soeur s'éclatait dans le sable mou, bottes seventies aux pieds.
Après on a mangé des fruits de mer avec mes parents et elle, et le joli serveur nous a ouvert les huitres.
Par contre le soir c'était moins sympas, parce que ce documentaire qui hante toujours. Bernard Lavillier en parle si bien, de Tchernobyl, dans une de ses chansons.

Entre temps défilent sept heures de voiture. Kinder bueno, mal de tête et trois livres : Premier amour de Tourgenier ( je dois faire un exposé là-dessus ), Northanger Abbaye d'Austen et Médée d'Anouilh.

Là ce soir je dors un peu les yeux ouverts. Ma radio galope alors j'éteins mon portable. Je culpabilise parce que j'ai du prendre du poids avec toutes ces crèpes, ces poissons, ces tartares, ces fruits de mer et ces cidres doux, bruts, campagnards et j'en passe.
Et puis tant pis.
J'ai envie de recevoir une lettre d'Espagne. Je l'ouvrirai en écoutant une chanson qui a un joli nom.

" Magie ".



* Etretat, par Courbet.