Mais toutes ces futilités qu'on murmure trop fort.
Tiens, il y a des boulettes de chlore dans le jardin. Mais non, c'est des grêlons.
Tiens, le ciel est électrique. Normal, il est parcouru d'éclaires.
Tiens, je transpire. Oui, il fait chaud.
Tiens, tu as une tache de soleil sur la joue. Non, j'ai mangé un poulet au curry.
Tiens, je te prends la main amicalement. Alex, tu es mon voisin, pas mon ami.
D'accord, la dernière phrase n'a aucun sens.
D'accord je vire de bord.

Encore un Lundi midi à avaler de travers. Parce que Bibou qui dit n'importe quoi. Parce que les cygnes qui eux vont vraiment à contre-courant avec leur tête ridicule, leur plumage trop blanc.
Mais allez pas leur dire que je les critique car un cygne ça mord, ça mord... un cygne ça mord énormément.

Le ciel produit du polystirène ce soir. Et moi je joue ma sirène sous cette pluie plus liquide que d'habitude.
J'ai même pas mis mon kawé, et finalement j'ai fini dans le tram complétement trempée.

Puis je suis allée voir Alex pour lui dire que j'étais acceptée à mon futur lycée. Il m'a serrée dans ses bras et on s'est balladé sous le ciel noir et zêbré, les vêtements trempés qui collaient à la peau.
C'est tellement simple parfois avec lui.
Il est le seul à comprendre ce que ça veut dire pour moi, être acceptée là-bas.


Je souris. Une pointe d'angoisse dans le ventre mais quand même. Je souris.

Et ça fait la huitième fois de suite que j'écoute Schengen de Raphaël.

* pix avec un sens caché.