Il est triste. Au téléphone, il sanglotait. J'ai pas tout compris. J'ai essayé pourtant.
Des mots rassurants, vite, chercher des mots rassurants. Ou alors dire quelque chose de drôle. Ma tête est vide, à l'autre bout du fil, il pleure encore. Ses larmes me piquent. Elles ont l'air si acides.
Je ne sais pas quoi lui murmurer. Alors je l'écoute, ou plutôt, j'entends ces larmes qui dégringolent jusqu'au par terre. Je me sens nulle tout d'un coups, à ne rien faire. J'voudrais le serrer dans mes bras mais je suis loin de lui. De tout ce chagrin qui l'étouffe en ce début de soirée.
Il subit la connerie de ses parents. Il subit la connerie du monde entier. Il subit sans rien dire juste en transpirant des yeux.
C'est dans ces moments là qu'on est semblable à un verre vide. Vide mais pourtant si pleine de compassion. Et je me demande si cette compassion est palpable.
Je lui ai conseillé de faire un peu de musique. De fabriquer du son avec ses ordinateurs. De manger, de prendre une douche bien chaude et d'aller faire dodo.
C'est nul, je sais. Mais rien d'autre n'aurait pu sortir de ma bouche.

Demain il fait très froid. J'espère qu'il ne sentira pas l'air glacial. Parce que ça suffit merde, d'être déjà glacial de l'intérieur et d'en plus se faire transpercer par le froid. On va finir par tous se transformer en glaçon. Qu'est-ce qu'on aura l'air con.

{ Je veux le serrer dans mes bras }

" Mais puisque j'en ai les larmes aux yeux "