J'ai du mal à croire que ce soit déjà les vacances. Mais le ciel, lui, le sait. Il a neigé. Comme si la pluie était elle aussi partie en vacances, et s'était trouvée une remplaçante plus joyeuse.
Hier soir Lisou est venue dormir à la maison. On a regardé le dvd de Tryo au Cabaret Sauvage et cela nous a replongé dans l'atmosphère magique du concert. Merci Safia pour ce cadeau de Noël !
J'ai pas envie d'écrire ce qu'il se passe dans ma vie en ce moment. Et de toute façon celle-ci est bien trop tranquille pour avoir quelque chose à raconter.
J'entends encore les cris surexités de ma cousine et moi, les matins de Noël. Nos sourires d'enfants, plus d'adolescentes mais toujours pas d'adultes.

" Hé dis-moi, ça fait comment d'être adulte "
Raphaël m'avait regardé bizarrement. Je lui posais des questions étranges puisque pour moi il avait la science infuse. Il savait tout de la vie, de la joie, de la tristesse et même de la mort.
" ça fait un grand vide "
J'avais eu envie de lui répondre que d'être adolescente parfois aussi ça faisait comme un grand vide. Un gouffre compliqué, plein de pierres plus ou moins tranchantes, plus ou moins belles.
Raphaël n'avait pas le goût à la joie. Il aimait trop la mélancolie pour ça. Au début ce goût étrange pour la tristesse me fascinait, maintenant il me fait rire. Et je pensais qu'il était adulte alors qu'il se comportait comme un adolescent en quête de soi-même.
A vingt ans, on est pas adulte. On est considéré comme mais on ne l'est pas. On se prend pour mais on le devient que plus tard.
Alors mes questions à la con j'aurais mieux fait de les poser à ma mère.
Comme si Lui pouvait y répondre.

Souvenirs... il faudrait que je me détache d'eux.
Je n'en parle jamais aux autres mais je ne cesse de les écrire .
Pourquoi ce goût prononcé pour le passé ?
Il ne vaut pourtant pas mieux que le présent.

Je croyais que j'étais quelqu'un avec les pieds sur terre. Je pense à présent que mes pieds sont plutôt dans l'eau. Ils nagent au hazard.