Cachée par la pluie
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Il y a une femme.
Un enfant.
Le sien.
La femme est enveloppée d'une étoffe pourpre, canarie et émeraude. Dans ses yeux on peut voir l'aridité des puits, le soleil aveuglant, des horizons perdues, un désert miroitant et de la douceur, tellement de douceur. Surtout quand elle regarde son enfant, lui qui a des yeux tout bleuté, des mains toutes petites . Il se gratouille le ventre, peut-être que son pull chocolat, sûrement tricoté main, lui pique.
Sa maman lui parle dans un dialecte inconnu d'une voix tranquille et très tendre. Parfois, elle s'emmêle les pinceaux et un mot français plonge de sa bouche pour frisonner à mon oreille à l'aguet de verbes, pronoms et adjectifs familiers.
Ses cheveux noirs et crépus sont coupés très courts. Sa peau est chocolat comme le pull de son fils. Des anneaux aussi dorés que les cheveux de son enfant sont accrochés à ces fines oreilles. Elle est très belle. Son garçon aussi et elle paraît fière de cette évidence.
Il y a aussi moi. Moi qui les détaille avec discretion.
Et je regarde par la fenêtre du bus le paysage gris qui défile sous mes yeux. Les lampadaires déjà allumés sont tous flous peut-être dû au froid mordant qui dévore leurs lumières chaudes. Dans ma tête je repasse ma journée. J'entends raisonner les rires que j'ai poussé. Je crois que c'était bien aujourd'hui. Mais là, je ne sais pas. Ou plutôt plus.
Je me trouve trop polivalente. Je suis un peu comme l'arc-en-ciel, j'ai plusieurs couleurs, plusieurs facettes. Je disparais et réapparais au grès des pluies.
Un malaise me surpend toujours d'un coups et je commence à me refermer sur moi même, à penser à des choses qui me polluent et polluent mes relations avec les autres.
Je ne me sens que proche de quelques personnes. Ma meilleure amie. Ma famille aussi peut-être. Et puis S.
Par contre les autres m'effraient. J'ai peur d'être trop moi avec eux. Dans ces moments de doute, je fuis. J'évite. Je pleure. Je me déteste. Je me réfugie dans des endroits qui n'existent même pas vraiment. Je crains la mort. J'imagine les pires choses comme les meilleures.
Je fuis
la réalité.
Parfois, l'envie de sortir de mon corps, de n'être plus qu'une entité me prend. De devenir une âme joyeuse, boutentrain, le stylo en main, la guitare sous le bras.
Comme tout à l'heure à mon cours. Sauf que j'étais bien réelle, assise sur le petit tabouret noir et rambouré. " Pour les fesses fragiles ! ", m'avait dit mon prof la première fois que j'avais débarqué dans la lumière orangée de la pièce, les mains pas encore habituées aux cordes blessantes. Depuis j'ai le bout des doigts tous durs. Mais le mou près des l'ongles est resté.
" Croquant à l'extérieur et fondant à l'intérieur ".
Un peu comme mon état d'âme en ce moment.
Un enfant.
Le sien.
La femme est enveloppée d'une étoffe pourpre, canarie et émeraude. Dans ses yeux on peut voir l'aridité des puits, le soleil aveuglant, des horizons perdues, un désert miroitant et de la douceur, tellement de douceur. Surtout quand elle regarde son enfant, lui qui a des yeux tout bleuté, des mains toutes petites . Il se gratouille le ventre, peut-être que son pull chocolat, sûrement tricoté main, lui pique.
Sa maman lui parle dans un dialecte inconnu d'une voix tranquille et très tendre. Parfois, elle s'emmêle les pinceaux et un mot français plonge de sa bouche pour frisonner à mon oreille à l'aguet de verbes, pronoms et adjectifs familiers.
Ses cheveux noirs et crépus sont coupés très courts. Sa peau est chocolat comme le pull de son fils. Des anneaux aussi dorés que les cheveux de son enfant sont accrochés à ces fines oreilles. Elle est très belle. Son garçon aussi et elle paraît fière de cette évidence.
Il y a aussi moi. Moi qui les détaille avec discretion.
Et je regarde par la fenêtre du bus le paysage gris qui défile sous mes yeux. Les lampadaires déjà allumés sont tous flous peut-être dû au froid mordant qui dévore leurs lumières chaudes. Dans ma tête je repasse ma journée. J'entends raisonner les rires que j'ai poussé. Je crois que c'était bien aujourd'hui. Mais là, je ne sais pas. Ou plutôt plus.
Je me trouve trop polivalente. Je suis un peu comme l'arc-en-ciel, j'ai plusieurs couleurs, plusieurs facettes. Je disparais et réapparais au grès des pluies.
Un malaise me surpend toujours d'un coups et je commence à me refermer sur moi même, à penser à des choses qui me polluent et polluent mes relations avec les autres.
Je ne me sens que proche de quelques personnes. Ma meilleure amie. Ma famille aussi peut-être. Et puis S.
Par contre les autres m'effraient. J'ai peur d'être trop moi avec eux. Dans ces moments de doute, je fuis. J'évite. Je pleure. Je me déteste. Je me réfugie dans des endroits qui n'existent même pas vraiment. Je crains la mort. J'imagine les pires choses comme les meilleures.
Je fuis
la réalité.
Parfois, l'envie de sortir de mon corps, de n'être plus qu'une entité me prend. De devenir une âme joyeuse, boutentrain, le stylo en main, la guitare sous le bras.
Comme tout à l'heure à mon cours. Sauf que j'étais bien réelle, assise sur le petit tabouret noir et rambouré. " Pour les fesses fragiles ! ", m'avait dit mon prof la première fois que j'avais débarqué dans la lumière orangée de la pièce, les mains pas encore habituées aux cordes blessantes. Depuis j'ai le bout des doigts tous durs. Mais le mou près des l'ongles est resté.
" Croquant à l'extérieur et fondant à l'intérieur ".
Un peu comme mon état d'âme en ce moment.
Ecrit par ninoutita, le Lundi 14 Novembre 2005, 21:03 dans la rubrique Journal qui se veut intime .
Commentaires :
Re:
J'aime bien le Lapin Blanc. Il m'est sympatique.
AAAAAH non non j'oublie pas de les laver, haha.
Hé ho, tu insinues que je suis mal lavée de la dent ?
Gougeat !
AAAAAH non non j'oublie pas de les laver, haha.
Hé ho, tu insinues que je suis mal lavée de la dent ?
Gougeat !
^^ j'aime bien observer les gens dans le bus. et j'aime bien lire ce que tu écris. Il ne faut pas fuir devant les gens enfin tout dépend de la relation qu'on veut entretenir avec eux. Si c'est du sérieux je prône la vérité ou bien il faut être capable de se dire qu'on est pas honnète et vivre avec en mentant tout le temps... Enfin... bonne soirée.
Re:
Mais tu vois avec ma meilleure amie, mes parents et quelques amis, oui, j'agis comme ça, je suis franche, vraie, moi-même.
Quoique, ça dépend des amis...
je me force un peu d'être rigolote, la fille qui rie beaucoup. En meme temps, je sais que je suis assez comme ça que j'aime rire et faire rire mais tout le temps ça me pèse.
Et puis faut dire que je me pose tout le temps 36000 questions... ;)
Ah et aufait, j'adore ton avatar, il est beau là tout mystérieux !
Quoique, ça dépend des amis...
je me force un peu d'être rigolote, la fille qui rie beaucoup. En meme temps, je sais que je suis assez comme ça que j'aime rire et faire rire mais tout le temps ça me pèse.
Et puis faut dire que je me pose tout le temps 36000 questions... ;)
Ah et aufait, j'adore ton avatar, il est beau là tout mystérieux !
Re: Re:
il y a des moments où on veut être un peu sombre et où on a peur de ce que vont penser les autres... pas être sombre pour être sombre mais juste pour se reposer un peu...
Un texte sinueux que j'aimerai bien analyser un de ces 4
car je pense qu'il ya une difference fondamentale entre le moi interne et le moi interne....
le moi interne a parlé, il faut le decrypter pour ameliorer son moi externe...
car je pense qu'il ya une difference fondamentale entre le moi interne et le moi interne....
le moi interne a parlé, il faut le decrypter pour ameliorer son moi externe...
Ravie d'être considérée commeune feuille d epoireau... ;)
Comment quelqu'un de si jeune peut écrire avec tant de maturité? J' n'ai rien d'autre à dire que tu m'impressionne de plus en plus, à chaque fois...
Re:
C'est joli les feuilles de poireaux ( enfin je crois ... ;) )
Merci pour ce compliment... j'aimerai bien continuer à t'impressionner ;)
Merci pour ce compliment... j'aimerai bien continuer à t'impressionner ;)
manzin
Et tu n'as pas encore découvert l'étendu de ta palette chromatique. Il y a tant de choses a voir dans le monde, tant de chose et si peu de temps disait le Lapin blanc.
Croques la vie à pleine dents, mais n'oublie pas de les laver.