Matin douceur, réveillée par le silence. 12h30 et pas un bruit dans la maison.
Je descends marche par marche, consciencieusement jusqu'à la cuisine qui rayonne grâce au soleil du matin.
Sur la table, un bout de feuille négligé sur lequel est écrit un mot au bic bleu, d'une écriture sauvage, ronde, spontanée. L'écriture de ma mère.

" Je t'ai laissé profiter de ton premier vrai jour de vacances...dors, tu en as besoin.
Il y a du mais dans la casserole, fait le griller.
Bisous, Maman. "

Étonnée par la douceur de ses mots, je m'assieds sur le tabouret de bois blanc, les pieds qui se tordent, parce qu'ils ont cette habitude là.
D'une main je remue avec la cuillère en bois les maïs qui lentement se dorent pendant que l'autre tourne les pages d'Harry Potter.
La cuisine s'assombrit d'un coups, le soleil se cache derrière un massif nuage gris.
En mangeant j'écoute " Angie " et je griphonne une liste des choses à faire, pendant la semaine qui vient :

" A faire :
- devoirs :(
- voir ami(e)s
- travailler guitare
- vider la citrouille
- écrire
- téléphoner Bastien ( si j'en ai le courage ... )
- trouver l'amour ;)
- arrêter de me bouffer la lèvre "

De futilités en futilités mon début d'après-midi passe, avec pour seul compagnie mes trois chiennes qui ronflent secs dans leur panier en plastique bleu.
A 15 heures, belle surprise, Rita débarque chez moi .
" Ninouuuu, t'étais obligée de t'habiller comme moi ??!! "
On rie toutes les deux de nos tenues étrangement similaires.
Même pantacourt en jean's déchiré, même t-shirt blanc, même cheveux dégoulinant.
Dans ses mains la fameuse citrouille du jardin qui n'attend que d'être transformer en citrouille d'haloween.
Nous nous étions à peine installer qu'on sonna de nouveau.
" Bonjour, j'viens pour ramoner la cheminée "
Il parait tout droit sorti du film " Mary Poppins " avec ses joues charbonneuses, son pantalon usé et sa mine désinvolte.
Je le conduit au salon, il lâche un " oh, c'est coloré ici " et commence son travail.
J'aurais pu le regarder faire cela toute l'heure mais Rita m'attendait, toute orangée dans la cuisine rose.
La citrouille vidée, trouée, maquillée et la cheminée vidée, ramonée, nettoyée, on a bu - sans le ramoneur bien sûûur - un thé à la menthe devant le feu. Un feu qui me rendait fièvreuse parce que la chaleur d'une cheminée me fait cet effet là. Un effet pas forcément très agréable mais si...chaleureux.
Rita est parti un peu après, parce que " mon frère est tout seul avec sa copine et j'ai pas envie qu'il fasse des bêtises ". En disant cela, un éclat malicieux brillait dans ses yeux.
Je l'ai un peu engeulée, de surveiller ainsi son frère parce que tout de même " il est mageur je te signale ".
Mais Rita est surprotectrice et elle chérit son frère plus que Dieu chérit ses fidèles. Mais qu'est-ce qui me prend de parler de Dieu...alala.

J'vais vite clôre cet article, des noces funèbres m'attendent ainsi qu'Alex. Je parie qu'il a les mains dans les poches de sa polaire blanche et le regard bleu qui détaille le ciel étrangement immaculé.