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Réconciliation
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Assise devant l'ordinateur, les jambes croisées timidement, les mains gelées par le froid, je mange un yoghurt écoeurant, à la quetsche, à la canelle.
Quelle idée de mélanger ainsi goûts, saveurs, parfums.
Alors j'en reviens à ma bonne vieille compote de pomme au bon vieux goût classique, à la bonne vieille texture mousseuse.
C'est bon quand c'est simple.

Cette après-midi, Momo, Xa, Marie ont débarquées à la maison pour bosser l'exposé sur Un Long Dimanche de Fiançailles.
Ca faisait bien longtemps qu'autant de personnes étaient venues squattés ma petite chambre en même temps.

Et puis quand elles sont toutes parties, ça a fait un grand vide. J'ai un peu révisé l'anglais, mais le coeur n'y était pas et à vrai dire, je commence à trop connaître les idées politiques de Bob Marley. Il en devient même soporiphique...à moins que...que ce soit les cours du prof qui ont cet aspect là.
Bref.
Toujours est-il qu'à 18 heures, j'avais le vague à l'âme.
Alors je tappe trois petits coups timides sur la porte immaculée de ma soeur.
" Entre ".
Elle dort à moitié, hésitant entre le sommeil et la consternation de me voir débarquer après une semaine de pur engeulade.
Je me glisse sous la couette à ses côtés. Un petit courant d'air froid se glisse par la fenêtre entr'ouverte dans la chambre toute peinte de nuit. On y voit pas grand chose, à quelques ombres bleues marine près.
Je frissonne. Et puis je commence à parler, pleurer, gémir, un peu.
Tous les problèmes qui me viennent à l'esprit jaillissent en un méli-mélo confus.
De chaudes larmes dégringolent sur mes joues froides.
Ma soeur m'écoute, immobile, la respiration calme et régulière. Derrière les flots de paroles qui dégoulinent de ma bouche, juste une mélodie de Clerc. La porte grince et mes trois chiennes arrivent puis grimpent sur le lit.
En temps normal je les aurais engeuler, là je les laisse. Je me sens misérable, confortablement misérable.
À l'aise dans la misère de mes mots.
Ma soeur se tourne vers moi, je sens que ses yeux se posent dans les miens.
" je comprends "
Comprendre.
Je.
Deux mots simples mais qui rassurent.
Alors je reprends confiance en moi, en ma valeur.
Les chiennes sont vautrées l'une au coin de mes reins, les deux autres aux deux extrémitées de mon corps.
La voix de Clerc augmente d'intensité, de volume.
Nous écoutons sans rien dire, en regardant l'ombre des arbres qui dansent sur le papier peint normalement jaune mais gris la nuit.

Le lit à le parfum de la cigarette refroidie, du chien endormi et celle si familière de la "maison".
Des moustiques viennent gazouiller en toute liberté, au-dessus de nos têtes. Un fou rire fend la pièce. Un pari farfelu s'engage à celle qui en explosera le plus.
Et oui, on est primitif dans la famille.
Ecrit par ninoutita, le Mardi 18 Octobre 2005, 22:58 dans la rubrique Journal qui se veut intime .